BIND 014, médicament d'avenir

Figure 1 : Logo des laboratoires BIND Biosciences (droit réservés)

 

    Des laboratoires britanniques, BIND Biosciences, ont mis au point un nanovecteur de troisième génération innovant pour le traitement du cancer du sein. Ce médicament a été surnommé Bind-014 et n'a pas encore été commercialisé, il fait partie des des 250 nanomédicaments en phase de recherche et développement à l’heure actuelle, et comme la plupart de ces nouveaux traitements, c'est un vecteur nouveau pour un médicament classique. Dans ce cas, il s'agit de l’anticancéreux Taxotere, cette molécule est connue pour son efficacité contre les tumeurs du sein, de la prostate et du poumon, mais elle présente aussi le désavantage classique des chimiothérapies : des effets secondaires très importants. En se diffusant dans l’organisme, elle permet de traiter la tumeur cependant elle s’attaque aussi à des cellules saines, provoquant une course contre la montre afin de détruire le cancer avant que le patient ne supporte plus la toxicité du médicament. Le but de Bind-014 est de cibler la tumeur afin de ne délivrer le traitement que à l'endroit précis de la tumeur, il se présente sous la forme d'une nanocapsule.

La nanoparticule de polymères se compose de trois compartiments :

  • le premier qui contient le taxotère ;
  • un deuxième, du polyéthylène glycol, dont le rôle consiste à marquer la nanocapsule comme "non-étrangère" à l'organisme. Elle est dite PEGylée, du nom du polymère greffé ou aussi dite furtive dans l'organisme ;
  • le troisième, des ligands qui ciblent un antigène connu présent à la surface des cellules tumorales, appelé PSMA (pour prostate-specific membrane antigen)

 

Figure 2 : Représentation de la molécule BIND 014

 

    Depuis janvier 2011, 17 patients atteints de différents cancers ont reçu des injections par voies sanguines de Bind-014 et les essais sont très concluants. Le nanovecteur a produit des effets bénéfiques allant de la stabilisation du cancer jusqu'à la réduction de la tumeur. Aucun effet secondaire nouveau ne s'est manifesté, remarquent les spécialistes, précisant même que les effets indésirables habituels semblent être diminué par rapport au traitement classique à des doses équivalentes.

    «Dans nos essais précliniques, nous avons pu mesurer que nous pourrions concentrer jusqu’à dix fois plus de Taxotere que normalement sans toxicité», explique Scott Minick, le PDG de BIND Biosciences dans un article du magazine suisse Bilan. Ce qui signifie que les chercheurs augmentent maintenant les doses pour plus d’efficacité. Parallèlement, ces essais ont montré l’efficacité du nanomédicament pour des cancers habituellement non traités avec le Taxotere. AInsi, un autre magazine anglais, le Boston Herald rapporte l’histoire d’Evelyn Sorensen dont le cancer des cervicales a diminué de 70% sans perte de poids ni de cheveux dès le premier traitement et qui est sauvée alors que son diagnostic ne lui donnait même pas une année à vivre.

    La nanocapsule a donc permis de cibler les tumeurs et de les traiter efficacement. Une conférence portant sur la nanomédecine, et précisement le nanomédicament Bind-014, est prévue le 12 mai 2013 à Washington pour développer plus de détails sur ce nouveau traitement et annoncer son entrée en 2e phase d'essai clinique.